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Je suis une troupe
7 octobre 2007

Projet 2008: "Je suis une troupe, une pièce éponyme en 3 actes"

Représentations prévues à partir de mars 2008 à Paris et en province.

Bertold Brecht, Denis Diderot et bien d'autres s'y sont arraché les cheveux. Qui est-il, celui qui foule les planches, qui en ouvrant seulement la bouche ou les bras peut suspendre le temps ? Qui est-il cet être étrange, mi-homme, mi-comédien, mi-personnage ? Rien n'est plus paradoxal que le statut du comédien, tiraillé entre distanciation et identification, pris dans une sorte de spirale schizophrénique continuelle. Dans Je suis une troupe, onze têtes offrent leurs cheveux à ce problème épineux.

Passant de la distanciation la plus cynique à l'identification la plus inspirée, les comédiens de Je suis une troupe voguent sans transition aucune du rire aux larmes, du calme à la tempête, à la limite constante de l'hystérie.

Acte 1 - Le Défunt, un impromptu de René de Obaldia

Deux paires de chaussures, deux chaises, deux femmes. Julie est une jeune femme fort appétissante et en grand deuil, Madame de Crampon a une cinquantaine d'années pincées et un rien extravagantes.

Elles évoquent avec flamme le souvenir du défunt mari de la première, Victor. Au fil des inquiétantes digressions de la veuve et des malaises hauts perchés de la vieille, les révélations s'enchaînent. Victor couchait avec son nouveau comptable, violait les petites filles par poésie, et assassinait sa grand-mère par conscience d'âme.

Arrivées au paroxysme de la tragédie, les deux femmes quittent brusquement leurs personnages déjantés pour redevenir deux amies en train de jouer à jouer. Leurs chaussures à la main, elles se quittent en se félicitant de leur imagination.

Acte 2 - Le Ressuscité, une pièce de Grégory Moro, d'après René de Obaldia

Huit paires de chaussures, huit hommes et une guillotine. Un bourreau très attaché aux traditions familiales, un chef des rebelles très syndiqué, un prince cruel très karaoké brunch, deux gardes très portés sur la boisson, la lecture et le théâtre, un bouffon muet mais désopilant et un indispensable « préparateur de cou ».

Des siècles plus tôt, l'ancêtre du défunt Victor, César Badouin, est fils de bourreau. Pour échapper à son père et à la tradition selon laquelle on est bourreau de père en fils, César le benêt accepte d'échanger son identité contre celle du chef des rebelles, condamné à mort par le Prince du Royaume. Convaincu d'être un rebelle aguerri, fugueur apprenti, César se fera trancher le cou par procuration.

Quand le couperet tombe finalement, les personnages redeviennent comédiens. Déchaussés, rejoints par les deux actrices de l'Acte 1, ils amorcent un salut...

Acte 3 - Le Jugement dernier, un extrait du Boomerang, de Bernard Da Costa

Une femme. Ses talons la précèdent, glaçant la petite troupe qui s'aligne sagement, comme attendant son jugement. Comédienne frustrée, ces acteurs hauts en couleurs aux poussées lyriques et délires surréalistes sont ses « élèves ». Prenant le rôle du bouffon muet pour souffre-douleur, elle entreprend, sous les regards impassibles des autres, son démontage en règle. Leur silence éloquent restera seule réponse. Elle finira par retirer ses chaussures.

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